Impact Gaps Canvas – Terra Scientifica

Utiliser la lunette de l’Impact Gaps Canvas, conçu par Daniela Papi-Thornton à l’Université d’Oxford, permet de dépasser la simple idée de solution pour comprendre en profondeur les causes et dynamiques systémiques d’un problème.

Cet outil aide à cartographier les acteurs, les initiatives existantes et leurs limites, afin de repérer les écarts d’impact — ces zones où les efforts restent insuffisants ou désalignés.

Il favorise une approche plus lucide, stratégique et collaborative de l’innovation à impact.

En reliant compréhension, observation et action, il transforme la bonne intention en changement structurel mesurable.

Projet : Terra Scientifica, le Salon des Voyages qui ont du Sens
Territoire : France (Paris + régions européennes)
Secteur : Tourisme, sciences participatives, transition écologique

0. Résumé exécutif

Le tourisme mondial vit une transformation profonde : la demande d’expériences à impact, éducatives et participatives explose, mais l’offre reste fragmentée, mal identifiée et peu crédible. Terra Scientifica se positionne comme la première plateforme événementielle et digitale réunissant sciences, tourisme et engagement citoyen.

Son ambition : rendre visible, désirable et accessible le voyage scientifique et participatif — une forme de tourisme qui relie plaisir, apprentissage et contribution à la planète.

Trois insights clés émergent :

  • Les voyageurs recherchent de plus en plus de sens, d’authenticité et de transformation.
  • Les acteurs du secteur manquent d’un lieu fédérateur et d’un modèle économique viable.
  • Les institutions publiques voient dans ce segment un levier d’éducation et de transition.

Les priorités :

  • Créer une expérience hybride (salon + plateforme affiliative).
  • Démocratiser le tourisme à impact via des formats attractifs.
  • Fédérer un écosystème international durable autour des sciences participatives.

1 – CARTOGRAPHIER LA PROBLÉMATIQUE

1.1 Définition du problème
Le voyage scientifique et participatif demeure une pratique marginale, faute de visibilité, de coordination et d’accès clair pour le grand public.

1.2 5 à 7 “Pourquoi ?”

  1. Pourquoi faire Terra Scientifica ? Parce que l’offre est dispersée et non standardisée.
  2. Pourquoi ? Parce qu’il n’existe aucune plateforme commune entre science, tourisme et durabilité.
  3. Pourquoi ? Parce que les acteurs du tourisme durable ne parlent pas le même langage que les scientifiques.
  4. Pourquoi ? Parce que les financements et incitations publiques privilégient les logiques économiques à court terme.
  5. Pourquoi ? Parce que les citoyens manquent de repères, récits et preuves d’impact.
  6. Pourquoi ? Parce que le secteur reste perçu comme une niche élitiste, non grand public.

1.3 Acteurs & incitations

Acteurs Intérêts Pouvoir d’agir Blocages
ONG / OSI Éducation, transition Fort Ressources limitées
Agences de voyage Rentabilité, image Moyen Manque de cadres fiables
Institutions publiques Transition, image Fort Silo administratif
Voyageurs Recherche de sens Élevé Manque d’information
Chercheurs Diffusion, données Moyen Pas d’interface citoyenne
Médias Nouveaux récits Moyen Manque de connaissance du sujet

1.4 Données clés (sources ONU, OCDE, UNWTO, etc.)

  • 79 % des voyageurs mondiaux souhaitent réduire leur empreinte écologique (Booking.com, 2024).
  • 65 % des 18–35 ans recherchent des voyages « ayant du sens » (ETC, 2023).
  • 14 % seulement des offres labellisées « durables » incluent une participation active (UNWTO, 2022).
  • 87 % des voyageurs déclarent que les labels durables sont confus ou peu crédibles (Skift, 2023).
  • 1,8 milliard de touristes internationaux prévus en 2030 (OMT, 2024).
  • Le marché du tourisme durable devrait croître de 14 % par an jusqu’en 2032 (Allied Market Research, 2023).

1.5 Verrous systémiques

  • Absence de plateforme centralisée et reconnue.
  • Fragmentation institutionnelle (tourisme ↔ science ↔ climat).
  • Absence de narratif collectif et d’imaginaires positifs.
  • Manque de mesure d’impact commune.
  • Inadéquation entre formats de voyage et attentes émotionnelles.

1.6 Indicateurs de réussite

  • Taux de conversion préinscrits → visiteurs : +50 % (baseline 35 %, cible 2026).
  • Nb. de visiteurs uniques : +100 % / 2 ans (baseline 1 200, cible 2 400).
  • Nb. de réservations affiliées : 500 (cible 2026).
  • Taux de satisfaction exposants/visiteurs : ≥ 85 %.

2 – CARTOGRAPHIER LES SOLUTIONS EXISTANTES

2.1 Panorama par type d’acteurs

Acteurs Exemples Ce qui marche / ne marche pas Leçon clé
ONG / OBNL Earthwatch, OSI, Biosphere Expeditions Engagement réel, mais faible visibilité Besoin d’un label et d’un récit commun
Entreprises Intrepid Travel, G Adventures Succès marketing, mais durabilité partielle Éviter le greenwashing par la preuve d’impact
Institutions publiques UNWTO, ADEME, Atout France Soutien institutionnel croissant Mieux relier tourisme & recherche
Financeurs Impact Europe, TUI Care Foundation Financements ponctuels Nécessité de structurer un flux récurrent
Universités CNAM, Université de Lausanne Projets scientifiques solides Faible ancrage médiatique
Communautés / médias Science & Vie, Brut Nature Forte portée, manque d’expériences immersives Associer média et expérience

2.2 Benchmarks & structures

  • COP28 Tourism Day, Green Destinations Summit → focus environnemental mais pas participatif.
  • Exploratorium (US) → bonne vulgarisation, sans volet voyage.
  • Impact Travel Alliance → communauté mondiale sans modèle économique stable.

2.3 Duplication / fragmentation

  • Multiplication de petits festivals durables non reliés.
  • Initiatives concurrentes sans standard commun.
  • Peu de ponts entre tourisme scientifique et éducation populaire.

2.4 “White spaces”

1. Manque d’événement fédérateur annuel et multisectoriel.
2. Absence de marketplace vérifiée des voyages à impact.
3. Faible participation du grand public non initié.
4. Peu de coopération public–privé durable.
5. Rareté des approches sensorielles et immersives.
6. Faible représentation Sud–Nord et intergénérationnelle.

3 – CARTOGRAPHIER SA ZONE D’IMPACT

3.1 Gaps prioritaires

1. Manque d’un lieu-repère international.
2. Absence d’un écosystème hybride (physique + digital).
3. Incompréhension du tourisme participatif par le grand public.
4. Faible coordination entre science, culture et marché du voyage.

3.2 Trois actions “no-regret”

Action Pourquoi Ressources clés Risques KPI / Jalon
A1 : Déployer la plateforme affiliative TerraScientifica.org Rend visible et monétise l’écosystème Dev web, CRM, UX, partenaires Risque tech / adoption lente 100 prestataires affiliés d’ici 2026
A2 : Renforcer la communication “plaisir + impact” Attire de nouveaux publics mainstream Agence média, influenceurs, OSI Risque d’image +50 % notoriété (sondage 2026)
A3 : Structurer un “club des partenaires ambassadeurs” Fédère les acteurs sur 3 continents Ambassades, CNAM, GEFFF Coordination complexe 30 partenaires actifs d’ici 2027

3.3 Parcours tissé (0–24 mois)

  • 0–3 mois : cartographie exposants/partenaires + cadrage plateforme.
  • 3–6 mois : lancement communication et affiliation pilote.
  • 6–12 mois : édition 2025 du salon, collecte de données.
  • 12–24 mois : internationalisation (Europe Sud/Nord) et mesure d’impact.

3.4 Hypothèses à tester (MVP)

  • Les visiteurs convertissent mieux si l’expérience sensorielle précède la réservation.
  • La preuve d’impact (scientifique) augmente la fidélité.
  • L’agrégation multi-acteurs favorise la mutualisation financière.

TRENDS & SIGNAUX FAIBLES

Tendances établies (score confiance 4–5/5)

  1. Tourisme transformateur (Skift, 2023).
  2. Citizen Science mainstreaming (Nature, 2022).
  3. Hybrid event economy (Forbes, 2023).
  4. Sustainability storytelling (McKinsey, 2024).
  5. Community-driven learning (OECD, 2023).
  6. Regenerative travel (UNWTO, 2023).

Signaux faibles (score confiance 2–3/5)

  1. Tourisme intergénérationnel immersif.
  2. Ambassades culturelles vertes.
  3. NFT de certification d’impact.
  4. Formations-hackathons hybrides.
  5. “Digital sobriety” dans les salons virtuels.
  6. Émergence de labels citoyens décentralisés.

Spécificités & Positionnement

  • Forces distinctives : double ADN science–citoyenneté, légitimité OSI/ONU, concept expérientiel.
  • Alignement : avec tendances du tourisme durable et du learning travel.
  • Divergence : intégration réelle de la science participative (non présente ailleurs).
  • Alliances clés : CNAM, Science & Vie, ambassades, Geneva Forum, STEP & GO, GEFFF.